C’est la crise : les communicants dehors !

Pourquoi en période de crise, les comités de gestion de crise recentrent-ils les décisions de communication à un niveau supérieur à celui de la direction de communication ?
Manque de confiance ? Certainement, mais pourquoi ?
Tout à coup, l'activité de communication passe, à l’esprit du groupe dirigeant, d’un statut de doux amusement pas franchement indispensable à quelque chose de sérieux et risqué. Ca devient même un enjeu trop important pour le laisser entre les mains d’un responsable certainement intelligent mais dont on ne comprend pas toutes les aspirations.

La crise, par le stress qu’elle déclenche, fait surgir subitement et violemment les travers et défauts cachés de chacun : L’anxieux va entrer en mode panique, l’égocentrique va vouloir tout décider et maitriser aveuglément, le macho va faire éjecter toutes les jupes du comité de crise, le trouillard va vouloir tout dissimuler, le procédurier va attaquer tout le monde en justice, bref, c’est la foire d’empoigne et le jeu va consister avant tout à prendre le contrôle. La communication devient subitement un enjeu indispensable à toute recherche de pouvoir, et il n’est plus raisonnable, aux yeux du groupe dirigeant de le laisser entre les mains d’un(e) autre.

Et c’est là que l’entreprise fait une grave erreur. Car le spécialiste en communication va savoir conseiller ce groupe, et l’aider ainsi à sortir de la crise.
Le communiquant va réfléchir en termes de réputation et parties prenantes : il va donc forcer l’entreprise à sortir d’un mutisme réflexe dévastateur et l’obliger à aller au devant de ses interlocuteurs (médias, victimes, employés, institutions, associations, etc.). Il ne faut pas seulement l’écouter, il faut bâtir la stratégie de sortie de crise sur la stratégie de communication.

La littérature abonde d’exemples d’entreprises empêtrées dans une gestion de crise déplorable, uniquement par une mauvaise gestion de leur communication.
Je reste persuadée que si les entreprises mettaient leur spécialiste en communication au centre du comité de gestion de crise, elles s’en sortiraient bien mieux.